Jacob, Jacob, de Valérie Zenatti

Editions de l’Olivier, 2014

Jacob était fait de ces mots transmis de génération en génération, prières, bénédictions, exclamations, il était fait aussi de silences si nombreux autour de l’amour, de la mort, et il était curieux qu’il ait rencontré les deux à des milliers de kilomètres de là où il était né, détaché des siens, défenseur d’une Europe qui avait tué ou laissé mourir ses juifs mais qui l’avait bien voulu, lui, pour la délivrer, alors que trois ans avant son incorporation on ne l’avait plus jugé suffisamment français pour l’autoriser à franchir les portes du lycée d’Aumale.

À travers l’itinéraire de son grand-oncle, juif d’Algérie tué au combat en 1944 dans la forêt des Vosges, Valérie Zenatti entrelace grande histoire et mémoire familiale, d’une guerre à l’autre…
Pour ancrer sa fiction dans le réel, Valérie Zenatti s’est rendue à Constantine pour respirer les lieux qu’a connus Jacob, « sentir sa présence sous ses pas ». Son écriture sensible et charnelle restitue les bruits et les odeurs, le goût du citron glacé sur la langue du jeune homme, les couleurs de la ville « ocre et blanche ». Elle fait corps avec lui quand il débarque en France et s’enfonce en terre inconnue, jusque dans une forêt des Vosges où l’irruption brutale de la mort marque la fin de l’innocence. Écrit d’un seul souffle, Jacob, Jacob salue la mémoire des anonymes emportés par le flot de l’histoire en mêlant l’intime et le collectif. (Sophie Joubert – L’Humanité du 6 novembre 2014)

Une présentation filmée du livre par l’auteur :

Un article paru dans Le Point du 20 juillet 2014


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